lundi 8 juillet 2013

Toujours la même rengaine

Il y a quelque temps, une amie m'a fait parvenir ce lien avec la mention : Pour te donner des idées de billet de blogue. (Je m'excuse à l'avance de vous envoyer vers un texte en anglais, mais il faut ce qu'il faut. Au pire, ne lisez que ce billet.)

Ça m'a fait drôle de lire encore un texte où l'auteur se penche sur l'éternelle question: L'écriture, c'est une job ou un hobby?

Après l'avoir lu, je me suis dit : « La Sorcière a déjà parlé de ça, au début de l'année. Je ne vais pas revenir là-dessus. » Et puis, la semaine dernière, j'ai écrit sur les profs éteignoirs, et le blogue s'est enflammé. J'avais touché un sujet délicat sans le savoir, c'est-à-dire ce que pense les profs des aspirations de leurs étudiants.

Et voilà qu'en fin de semaine, je suis tombée sur un extrait d'une conférence de Sandra Zomerman, théoricienne du marketing. Elle y raconte cette histoire du Moyen Âge : Trois ouvriers travaillent sur un chantier lorsqu'un passant s'arrête pour demander à chacun ce qu'il fait. Le premier dit « je pose des pierres les unes sur les autres », le deuxième répond « je construis un mur », le troisième affirme « je bâtis une cathédrale ». Zomerman fait allusion à la motivation en entreprise, mais il me semble que son histoire met en relief la variété des visions du monde. En somme, il s'agit d'une version sophistiquée de l'allégorie du verre à moitié plein.

Quel lien ai-je fait entre ces trois incidents pour décider d'écrire là-dessus aujourd'hui?

Réponse: Tout est toujours une question d'angle.

J'aurais pu, par exemple, prendre 600 mots pour vous expliquer que, pour moi, l'écriture est un métier, que ça me fait vivre, que j'aime ça terriblement, que je travaille sur mes romans dès que j'ai une minute à moi, que j'en rêve la nuit, que je me mets en colère si on veut m'empêcher de travailler, que je ne réponds pas au téléphone quand j'écris, ni à la porte ni à mes courriels. Mon ami Jean-Pierre aurait pu prendre 600 mots, probablement les mêmes mots, mais dans un ordre différent, pour vous dire que, pour lui, l'écriture est un passe-temps extraordinaire, qu'il a déjà deux jobs et que laisser monter les mots et les images dans sa tête lui permet de se détendre. Le mari d'une amie aurait pu prendre les mêmes 600 mots pour décrire le passe-temps frivole de sa femme, l'écriture. Et cette amie aurait pris les mêmes 600 mots pour vous dire à quel point sa vie tourne autour de l'écriture, que pour elle, c'est un métier fantastique, que ça la fait vivre et qu'à moins d'y être forcée, elle ne voudrait pratiquer aucun autre métier. Il y a des gens qui enseignent au cégep et qui, si on leur demande leur métier, répondent écrivains, même si l'écriture ne leur rapporte que quelques centaines de dollars par année.

L'écriture est-elle une job ou un hobby? Ma réponse : C'est à vous de décider et à personne d'autre. Si vous vous voyez comme écrivain avant toute chose, vous aurez une réponse. Si vous vous voyez comme fermier, prof, serveur, vous aurez une autre réponse. La vérité ne se trouve pas dans l'œil de celui qui vous regarde, mais dans le vôtre.


C'est donc à vous de savoir ce que vous êtes et comment vous voyez l'écriture. Ce que les autres (profs, famille, conjoint, amis) en pensent, ça les regarde eux, pas vous.

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