lundi 11 novembre 2013

Sauvons nos librairies indépendantes avec de l'imagination et non par la pensée magique

Nos librairies indépendantes sont en difficulté, tout le monde l'admet. Elles ferment leurs portes les unes après les autres. Personne ne peut le nier. La loi 51 ne suffit plus pour les protéger et permettre leur développement. Tout ça parce que la librairie perpétue un modèle traditionnel alors que notre monde a subi d'importantes transformations.  

Traditionnellement, une librairie tient un grand nombre de titres dont la majorité se vend peu. Pour être rentable, la librairie a besoin d'offrir un produit qui se vend bien. Traditionnellement, les best-sellers jouaient ce rôle.

La thèse actuelle des libraires est que depuis qu'on peut acheter des best-sellers moins chers dans les grandes surfaces, les librairies perdent des ventes. C'est vrai.

C'est vrai qu'une portion de la clientèle des librairies achète ailleurs parce que les livres y sont moins chers. Il est faux, cependant, de croire que la majorité des acheteurs de livres en grandes surfaces étaient autrefois des acheteurs de livres en librairie. Les grandes surfaces et les pharmacies ont rejoint une autre clientèle. Une clientèle qui, autrefois, n'achetait pas de livres ou presque.

La preuve que le problème n'est pas lié aux grandes surfaces,  c'est qu'en France, malgré la réglementation sur le prix du livre, les petites libraires continuent de disparaître. Les Français lisent pourtant plus que nous. Beaucoup plus que nous.  

Le vrai problème se trouve dans la technologie. Internet, qu'on aime tant et dont on dépend, représente une menace de plus en plus grande pour les librairies. Mais il s'agit d'une menace bien difficile à combattre parce qu'elle a pour alliée la vitesse. LA VITESSE. Voilà le véritable ennemi des librairies. La vitesse de téléchargement et la vitesse de livraison des livres achetés en ligne.

C'est exactement ce que déplore l'éditeur Melville House sur son  site web et dont le lien se trouve sur la page Facebook de Sauvons les livres.

On y dit clairement que ce qui a fait disparaître des librairies en Angleterre, c'est l'arrivée d'Internet (en 1995), avec ses livres numériques moins chers que les livres papier, avec les rabais consentis par les détaillants en ligne (genre Amazon), avec le réseau internet de revendeurs de livres d'occasion et avec le piratage.

C'est aussi ce que décrient les libraires français dans un article pris sur le site du Syndicat de la Librairie française. Leur bête noire, c'est Amazon. 

Or, Amazon et Internet n'ont rien à voir avec les grandes surfaces.

Je continue de croire que les librairies sont indispensables pour la survie de notre culture. Mais je pense aussi que le modèle actuel n'est pas viable. Et puisqu'on subventionne les théâtres, les musées et les troupes de danse parce qu'ils transmettent notre culture, pourquoi ne ferait-on pas de même avec les librairies?   

Comme je ne crois pas aux bienfaits d'une réglementation du prix du livre, j'ai imaginé un autre moyen pour assurer la pérennité des librairies indépendantes, celles qui tiennent sur leurs tablettes le fond de notre culture littéraire.

L'idée m'est venue en pensant à cette taxe pour le transport en commun qu'on doit payer quand on immatricule notre voiture. Cette taxe est prélevée pour le bien de toute la société. Et pourtant, si vous n'avez pas de voiture, vous ne la payez pas.

Imaginons donc une taxe spéciale sur les livres vendus en grande diffusion. ( C'est-à-dire chez Costco, Walmart, pharmacies, Amazon, etc.)

Ça n'a pas besoin d'être une grosse taxe. 3 % ferait l'affaire. De toute façon, il n'y a pas de taxe provinciale (TVQ) sur les livres. Y ajouter une taxe de 3 % aurait un effet minime sur le prix, comme le démontre ce tableau où j'ai pris pour exemple mon roman Les deux saisons du Faubourg.

Point de vente
Prix du livre actuellement
Taxe de 3 %
Costco
20.97 $
0.63 $
Walmart
22.46 $
0.67 $
Amazon
25.31
0.76 $
Librairie (prix de détail suggéré)
29.95 $
ne s'applique pas

Comme pour la taxe municipale de 0.40 $ pour le service 911 sur les factures des téléphones cellulaires, il faudrait que la taxe spéciale sur le livre soit bien identifiée sur le reçu du client. On ne lui demande pas ces quelques sous supplémentaires pour rien. Une telle transparence aurait pour effet de valoriser les librairies dans l'esprit du public.

Mais le plus important, ici, c'est qu'une augmentation aussi faible du coût du livre n'aurait pas d'influence sur les ventes et n'affecterait donc pas les revenus que les auteurs et les éditeurs tirent des ventes en grandes surfaces.

Et contrairement à un prix réglementé, qui « forcerait » du coup les grandes surfaces à faire plus de profit sur le livre, la taxe de 3 % permettrait de créer un fonds pour aider les librairies.

Afin d'illustrer mes propos, j'ai fait le calcul avec les derniers chiffres émis par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec dans son étude sur le marché du livre (2008-2012). 

À la page 3 du rapport, on chiffre à 116 millions de dollars le montant des ventes finales de livres neufs en grande diffusion. 3 % de 116 millions = 3 480 000 $. C'est presque trois millions et demi de dollars annuellement en soutien direct aux librairies en difficulté. Et ce, sans diminuer l'accessibilité au livre puisque le prix en grandes surfaces n'augmenterait que de 3 %.

Je sais pas vous, mais moi je trouverais ce moyen pas mal plus efficace. Plus cohérent. Plus juste. Et plus humain, dans une société aussi peu alphabétisée que la nôtre.

Voilà. Si vous trouvez que cette idée mérite qu'on l'étudie, allez-y fort, diffusez-là! Et faites-la vôtre tant que vous voulez! Il n'y a pas de droit d'auteur sur les idées. L'important, pour moi, c'est de trouver une façon de sauver les librairies sans pénaliser les écrivains dont les livres sont vendus dans les grandes surfaces. 

Ajouts:

1. On me dit qu'une taxe dédiée, ce n'est pas faisable au Québec. Je réponds qu'on n'a pas besoin que la taxe soit fonctionnellement dédiée. On sait déjà combien à combien s'élèvent les ventes de livres en grande diffusion grâce au rapport de l'Observatoire de la culture et des communications (v. page 3). Elles étaient de 116 millions en 2012. Le gouvernement peut très bien percevoir la taxe, mettre cet argent dans des vases communicants et verser aux librairies 3% du montant des ventes en grande diffusion comme recensé par l'Observatoire de la culture et des communications chaque année.

2. On me dit qu'il serait difficile d'établir quels commerces devraient charger la taxe. Il faut procéder à l'envers. Tous les vendeurs de livres devraient percevoir la taxe de 3%, mais les librairies agréées en seraient exemptées.

3. On me demande comment répartir l'argent ainsi collecté. Je propose que les subventions aux librairies soient calculées en fonction du nombre de titres par pied carré i.e. selon l'importance de son fond.

Il faut innover et non importer un modèle déjà défectueux par rapport à Internet et impuissant devant Amazon.



17 commentaires:

  1. La vitesse et le lieu: la plupart des librairies indépendantes (je peux me tromper) sont je crois en dehors des grands centres commerciaux. Donc, il faut vraiment vouloir aller à cette librairie, stationner (gratuitement?) tandis que dans les grandes surfaces, on y va pour d'autres achats et puisque le rayon des livres est là, on jette un coup d'oeil et ... on succombe.
    Après, a-t-on envie de reprendre l'auto et d'aller à la librairie?
    Et même si la librairie est dans un centre commercial, il faut que le consommateur soit un habitué des boutiques, s'il est un habitué des grandes surfaces pour ses autres achats: vêtements, boustifaille, etc, il ne pensera pas à arrêter à cette librairie même avec une belle vitrine bien invitante.
    Pire encore, si les achats se font en couple, il faut que les deux veuillent bien faire ce détour.
    Ou faire ce que je fais souvent: "laisse-moi à la librairie, va acheter des vêtements, on se retrouve à telle heure, telle place!"
    J'ai déjà entendu dire que pour vendre, il fallait les trois "P": place, prix, promotion. Je crois que les librairies indépendantes n'ont qu'un seul P, celui de la promotion.

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    1. Nous avons besoin de des librairies indépendantes parce qu'elles tiennent une plus grande variété de livres, des livres que même les librairies commerciales ne tiennent pas. Mais ça entraîne des coûts supplémentaires.

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  2. Ah tiens, je trouve que ce serait une bonne idée ça! :) Tu vends des livres sans être libraire, alors tu gardes juste les best sellers en stock et, en plus, tu les vends au rabais? Pas de problème, mais ta marge de profit va être un peu diminuée au profit du libraire. Sans farce, je trouve que c'est quelque chose qui se défendrait!

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  3. Par contre, je crois qu'il ne faut pas oublier le fait que le magasin physique de livres papier va finir par disparaître. Avec Rue des libraires, les librairies indépendantes ont pris, je crois, un tournant qui va leur permettre de compétitionner Amazon.

    Ce qui manquerait sur Rue des librairies, c'est un "chat room" avec des libraires, ce qui pourrait permettre d'avoir des conseils en direct.

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    1. Bonne idée, ce «chat room». Je pense que la libraire traditionnelle doit, effectivement, se transformer pour arriver au XXI e siècle. Ce fonds, créé avec la taxe spéciale, pourrait leur permettre d'effectuer ces transformations. Et surtout, ça valoriserait le métier et permettrait d'attirer des jeunes dans la profession de libraire.

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    2. Très intéressant comme idée, cette taxe (très raisonnable) sur les ventes de livres dans les grandes surfaces. Avez-vous envoyé votre idée à l'UNEQ et à l'ANEL et à l'ALQ? Elle mérite une plus grande diffusion, pour voir aussi l'éventail de réactions...

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    3. Andrée: Je viens de leur envoyer via Facebook. Merci de m'y avoir fait penser.

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    4. J'adore Rue des libraires moi aussi. Et le service est vraiment bon en plus!

      Mais je ne suis pas sûre, comme tu le dis, que les livres papier vont disparaître. Une nouvelle technologie ne fait pas nécessairement disparaître l'ancienne, elles peuvent parfois coexister, même si elles changent de forme. Il y a dans le livre papier quelque chose de plus que dans le livre numérique que j'ai du mal à abandonner! Alors chez nous, les deux fonctionnent en alternance!

      Quant à l'idée, elle se défend. Mais je ne suis pas sûre de l'affirmation que ce qui nuit aux libraires en ce moment, ce sont les ventes numériques. D'après le Protégez-vous que je viens de recevoir tantôt, on vend 5% de livres numériques, ce qui semble bien peu pour justifier la fermeture d'autant de librairies...

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    5. Je pense que ce qui nuit aux libraires, c'est pas juste le livre numérique, c'est aussi ET SURTOUT l'achat en ligne. Amazon est en train de prendre de plus en plus de place. Et, curieusement, il y a toutes ces petites librairies d'occasion qui se sont organisées avec des plateformes pour vendre en ligne. abebook.com, par exemple. Le livre d'occasion vendu en ligne ne coûte rien ou presque au libraire, ne coûte rien ou presque au lecteur. Et c'est une vente de moins pour la librairie qui a pignon sur rue.

      Alors oui, les choses changent et vite et beaucoup. Il faut permettre financièrement aux librairies de prendre le train du XXIe siècle sinon elles vont tout simplement disparaître.

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  4. À vue de nez, je trouve ça pas bête cette taxe, quitte même à l'augmenter à 5%. Dommage que la Commission parlementaire soit chose du passé, elle aurait pu être présenté comme solution.

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    1. Un éditeur m'a suggéré d'envoyer une lettre au ministre Maka Kotto pour expliquer ma solution. Je vais faire ça demain.

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  5. À première vue, une idée séduisante, mais honnêtement, je ne pense pas qu'elle va passer de un, dans notre ère où la moindre taxe provoque de l'urticaire et de deux, comment investir cet argent? Les librairies agréées bénéficient déjà de subventions, on investirait cet argent sous quel motif? Des activités culturelles? Les bibliothèques s'en chargent déjà et certaines librairies n'en organisent pas. Le maintien du fonds? La loi 51 existe pour ça. La promotion de la littérature québécoise? Je vois d'ici les économistes bondirent, colonnes de chiffres à l'appui, pour dire que ce ne serait pas «rentable». L'accessibilité au livre? Il y a Internet pour ça lanceront la plupart. L'idée est bonne, mais comment l'appliquer concrètement? Au moins, l'avantage du prix unique temporaire (parce qu'on n'insistera jamais assez, ça ne s'appliquera qu'aux neuf premiers mois de vente, ça n'a rien à voir avec la loi Lang française), c'est que lors de la plus forte période de vente, les chances seront égales entre les librairies et les grandes surfaces. Et la taxe que tu proposes ne réglerait pas le problème des prix gonflés artificiellement pour satisfaire les accros aux rabais et qui, en partant, font extrêmement mal aux nouveaux auteurs et aux petits éditeurs (ceux qui bénéficient le plus du soutien des librairies), pas aux auteurs établis qui sont déjà largement disponibles en grande surface. Ceci dit, il y a sans doute là une piste intéressante à explorer.

    Quand à Amazon, tu as raison, c'est un ennemi majeur des librairies, et si la situation persiste, il viendra sans doute à bout même des grandes surfaces. Le grand danger qui vient avec, c'est le danger qui guette tout domaine où la concurrence se fait moins forte. Encore plus quand vient le domaine des idées, parce que ce que l'on oublie, c'est que la librairie est également un lieu de vente majeure pour les essais et la diffusion des connaissances en général. Je ne pense pas que les grandes surfaces ou Amazon accepteraient de vendre des livres qui parleraient contre eux. On appelle ça de la censure. Et plus un acteur est dominant sur le marché, plus la censure est facile à pratiquer. Attention, on est loin d'être dans 1984, mais si le milieu du livre suit la dangereuse pente prise par les médias (voir à ce sujet les excellents livres d'André Schiffrin), le risque est réel. Ce qui ne veut pas dire sans librairie l'Apocalypse, mais disons que les chances en sont sensiblement augmentée.

    En ce qui me concerne, je parle ici de mon expérience en librairie et de représentante chez un distributeur, l'une des clés serait de cibler les éditeurs qui publient des dizaines de titres par année sans faire d'efforts pour constituer un fond à long terme. Ils envahissent les tablettes des librairies de dizaines de titres souvent peu rentables et leur modèle fortement commercial pèse très lourd sur les fonds de trésorerie des librairies, les forçant à couper sur le fond et les livres plus pointus parce qu'ils ne peuvent se le permettre (souvent, les éditeurs très commerciaux ont des tas de tactiques pour entrer massivement leurs livres sur les tablettes: premiers tomes à prix réduits, publicités massives soutenues par des réseaux de télévision/radio/journaux/revues, ou si vous préférez, la convergence médiatique) Or, ceux-ci bénéficient bien souvent des mêmes subventions que les éditeurs qui font un travail sérieux de promotion des auteurs sur le long terme. Il y aurait de quoi gratter de ce côté-là.

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  6. (désolé de mon verbiage, mais j'ajouterai ceci, j'ai manqué de place...)

    Je suis aussi d'accord pour dire que les librairies sont mal arrimées au marché, mais à vraie dire, ce n'est pas entièrement de leur faute. Le milieu du livre a son propre rythme depuis des siècles et c'est l'intense commercialisation du domaine qui a complètement changé la donne en peu de temps. Ça a brisé un équilibre fragile et maintenant, on en voit les effets, d'autant plus que la bonne vieille méthode a encore sa place dans le tableau. Et je ne parle pas ici d'attendre derrière le comptoir les clients, les librairies ont toujours été très dynamique dans la promotion des livres. Je parle de donner leur chance aux auteurs moins connus, de faire de la place à ce qui est moins commercial (poésie, philosophie, nouveaux auteurs), sans attendre nécessairement des profits records sur chaque vente. À la fois, pour le maintien de la diversité, de la culture et oui, aussi, tout simplement parce que ce ceux des passionnées qui aiment vraiment ce qu'ils font. Bon, je vais arrêter là, je crois que j'en aie déjà assez dit. :)

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    1. Un immense merci d'avoir pris le temps d'ajouter tous ces éléments à ce débat et ici, sur notre blogue.

      Ça donne à réfléchir.

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    2. Je pourrais continuer encore longtemps Mylène... Le hic dans ce débat, et c'est ce qui me hérisse le plus, c'est que les gens sortent des chiffres et des statistiques EXACTES (j'insiste, les chiffres que les gens sortent sont très souvent incorrects, à part pour certains chroniqueurs que je ne nommerais pas), mais sans avoir jamais tâté de la gestion d'une librairie, sans avoir la moindre idée de ce que c'est exactement. Marche un kilomètre dans les souliers de ton voisin pour savoir ce qu'il vit dit le dicton. La librairie est une entreprise culturelle au point de friction entre grand public, éditeur, distributeur, diffuseur (les responsables de la publicité, mais qui ne sont pas toujours ceux qui distribuent. Pour exemple, Leméac est diffusé par lui-même, mais distribué par... Socadis) et gouvernement. Sans compter le milieu culturel. C'est complexe comme dossier et il est facile d'y perdre son latin. Je suis en contact quotidien avec des libraires. C,est mon travail. Je sais ce qu'est leur réalité. Le prix unique temporaire est un outil imparfait certes, mais qui pourrait nous permettre de développer des outils à plus long terme en préservant le vaste système déjà en place. On oublie trop facilement que dans la librairie, il y a une expertise incroyable. Certains libraires que je raconte sont dans le métier depuis vingt, trente, quarante ans... Ton idée de taxe pourrait en faire partie, je n'ai rien contre. C'est même une bonne idée. La solution de la vitalité des librairies à long terme ne sera pas unique, mais le fruit de plusieurs mesures. Le prix unique temporaire peut en être une, il y en aura sans doute d'autres. On parle souvent de la loi Lang ici, mais la France nous envie la loi 51... L'herbe est toujours plus verte chez le voisin. C'est un problème trop complexe pour avoir une réponse unique.

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  7. Je me joins un peu tard à la discussion, mais ce qui est ébahissant de tout cela, c'est que le gouvernement a déjà fait un gros effort pour les librairies, en obligeant les écoles et les bibliothèques à y acheter leurs livres. Ce qui fait que l'argent de ton idée de taxe, plutôt que d'aller directement aux librairies, pourrait être redirigée vers les budgets de bibliothèques publiques et scolaires. Ainsi, l'argent reviendrait aux librairies en ventes, mais également aux éditeurs et aux auteurs, tout en redorant l'inventaire des bibliothèques! Une pierre, cinq coups!

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    1. Pas bête, comme idée. Je suis quand même d'avis qu'il faut donner aux librairies les moyens de se transformer de manière à affronter Amazon et autres de ce genre sur leur propre terrain. Ça attirerait peut-être aussi la relève.

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