Tout d'abord, chers fans de ce blogue, laissez-nous vous souhaiter une très belle année 2014. Si Blogger ne nous permet pas de savoir qui vous êtes, les statistiques nous prouvent en tout cas que vous êtes nombreux. Il y a eu 20 469 visites sur ce blogue en un an. De quoi ouvrir des bulles!
Venons-en maintenant au billet de cette semaine.
Au début de l'hiver, j'ai lu Le don du loup (The Wolf Gift) d'Anne Rice. Je vous en parle maintenant parce que je trouve qu'une réflexion de ce genre est bien à propos en ce début d'année.
Parlons d'abord
du roman. C'est l'histoire d'un gars qui, après avoir été mordu par un
loup-garou, devient lui-même un loup-garou. On remarque ici la parenté avec les
vampires. C'est pas innocent. On parle de l'auteure de Vampire Chronicles, quand
même.
Reuben, c'est comme ça qu'il s'appelle, ne comprend pas les transformations qui se produisent dans son corps et dans sa tête. Il fait donc de la recherche. Même si la maison dont il vient d'hériter regorge de livres, Reuben, en digne jeune homme du XXIe siècle, utilise Google (pourquoi pas Wikipédia, tant qu'à y être?). Il regarde des films aussi. Ça l'aide à comprendre, vous comprenez. Comme ça, il peut départager le vrai du faux dans la culture populaire. C'est fou ce que ça l'aide à comprendre! (J'espère que vous saisissez le sarcasme.)
Reuben, c'est comme ça qu'il s'appelle, ne comprend pas les transformations qui se produisent dans son corps et dans sa tête. Il fait donc de la recherche. Même si la maison dont il vient d'hériter regorge de livres, Reuben, en digne jeune homme du XXIe siècle, utilise Google (pourquoi pas Wikipédia, tant qu'à y être?). Il regarde des films aussi. Ça l'aide à comprendre, vous comprenez. Comme ça, il peut départager le vrai du faux dans la culture populaire. C'est fou ce que ça l'aide à comprendre! (J'espère que vous saisissez le sarcasme.)
La nuit, il tue
les méchants. Le jour, il prend ses courriels sur son ordi. Puis il prend ses
courriels sur son iPatente. Puis il utilise encore le iPatente pour faire de la
recherche. Puis il monte dans sa Porche, mais avant de partir, il prend les messages
dans sa boîte vocale. Puis il s'engage dans le trafic. Ça lui prend souvent
quatre heures pour faire deux cents kilomètres parce que la circulation à San
Francisco, c'est pas du gâteau. Alors il prend ses courriels. On est chanceux,
il ne semble pas avoir de page Facebook. Je n'ose imaginer ce que ce serait.
J'ai l'air de
chialer et pourtant j'ai adoré le roman. Parce que, heureusement, les choses
changent. Plus Ruben se transforme et plus il apprend à contrôler le processus
de transformation, plus il s'ancre dans la vie, la vraie. La télé, les
iPatentes et autres cossins prennent le bord. Il décroche complètement de la
technologie pour vivre avec intensité sa nouvelle réalité. Et c'est vraiment
beau à voir. Bon. C'est vrai qu'il égorge et éventre des animaux dans la forêt,
mais on parle d'un loup-garou, ici. Pas d'un ange.
Ce qui m'a frappée, dans ce roman, c'est l'image que nous renvoie Anne Rice de notre vie moderne. Notre maudite vie plate, branchés que nous sommes en permanence sur un gadget ou un autre. Dès le début du roman, on a l'impression que même si Ruben est un gosse de riche et qu'il pourrait se taper toutes les aventures de la planète sans que son compte en banque en souffre, il passe son temps à vérifier si quelqu'un (sa mère, sa blonde, son père, son frère, son ami, son boss) essaie d'entrer en contact avec lui. Et au lieu de lire des livres pour s'informer, il google et butine d'une page web à l'autre en allant au plus sommaire. Il écoute la radio, regarde la télé, consulte ses courriels, ENCORE!
Ce qui m'a frappée, dans ce roman, c'est l'image que nous renvoie Anne Rice de notre vie moderne. Notre maudite vie plate, branchés que nous sommes en permanence sur un gadget ou un autre. Dès le début du roman, on a l'impression que même si Ruben est un gosse de riche et qu'il pourrait se taper toutes les aventures de la planète sans que son compte en banque en souffre, il passe son temps à vérifier si quelqu'un (sa mère, sa blonde, son père, son frère, son ami, son boss) essaie d'entrer en contact avec lui. Et au lieu de lire des livres pour s'informer, il google et butine d'une page web à l'autre en allant au plus sommaire. Il écoute la radio, regarde la télé, consulte ses courriels, ENCORE!
Dans ce roman,
d'apparence fantastique, c'est toute une critique de notre société que présente
Anne Rice. Elle nous montre à quel point nous vivons par procuration, en nous attardant aux contacts virtuels
davantage qu'au contact humain. Si au moins ces contacts étaient significatifs!
Combien de messages en valent la peine? Vous savez, un message qui contient le
genre d'informations qu'on mettait autrefois dans une lettre? le genre
d'information qui compte?
L'image
ci-dessous circulait beaucoup sur Facebook il y quelque temps.
Quand je l'ai
collée dans mon agenda, j'ai inscrit en dessous : « En nous créant une
existence virtuelle, nous sommes devenus spectateurs de notre vie réelle. »
C'était en février 2012.
Je vais vous faire rigoler, mais il y a une chose dans le roman qui attire et garde Reuben dans la réalité tangible et loin des écrans de toutes sortes. C'est d'ailleurs un des gros déclencheurs de l'histoire. Il baise comme une bête (littéralement). Et ça, il le fait sans gadget. Encore heureux! Il paraît qu'il y en a qui ont besoin d'un écran pour ça aussi.
Je vais vous faire rigoler, mais il y a une chose dans le roman qui attire et garde Reuben dans la réalité tangible et loin des écrans de toutes sortes. C'est d'ailleurs un des gros déclencheurs de l'histoire. Il baise comme une bête (littéralement). Et ça, il le fait sans gadget. Encore heureux! Il paraît qu'il y en a qui ont besoin d'un écran pour ça aussi.
P.-S. J'ai lu dans le journal la semaine dernière que les jeunes commencent à décrocher de Facebook. Grand bien leur fasse!
J'espère juste qu'ils n'iront pas se raccrocher à un autre leurre et qu'ils
iront baiser en pleine forêt, comme Ruben. Ou sur la table de la salle à
manger. Disons que la scène, dans le roman, fait beaucoup d'effet.
P.-S. La semaine dernière, aussi, je suis tombée sur cet article sur Internet. Comme ça, les cadres de Google envoient leurs enfants dans une école où on enseigne avec un tableau noir, de la craie, des cahiers et des crayons. Pas d'ordis, mais de vraies encyclopédies en papier. Il me semble que ça doit vouloir dire quelque chose.
Tu écris: "En nous créant une existence virtuelle, nous sommes devenus spectateurs de notre vie réelle". Ce n'est pas d'hier, même avant Internet. C'était dans les années 75-80 je dirais, je lisais beaucoup, j'écrivais beaucoup et c'est Mathieu de François Loranger qui m'a poussée à lâcher un peu les livres parce que le personnage regardait sa vie au lieu de la vivre. Et moi aussi. Mais, depuis, j'ai compris depuis que je vis mieux avec les mots écrits que les paroles échangées. On est comme on est!
RépondreSupprimerIl y a toujours eu des gens plus à l'aise avec les mots qu'avec les gens. Le problème, c'est que ce ne sont plus les mots qui gardent captifs les gens comme Reuben. C'est l'écran. Et ils sont vraiment très nombreux à leur consacrer une bonne partie de leur vie.
Supprimerbon ok, tu m'as donné le goût de le lire ;)
RépondreSupprimerComme pour la série sur les Vampires, c'est le contenu philosophique qui importe ici. La réflexion de l'écrivain sur le monde qui l'entoure. Il y a certainement des gens pour lire les livres d'Anne Rice pour l'action. Pour ma part, je juge l'action secondaire dans son oeuvre. Même dans ses livres érotiques. ;-)
SupprimerAnne Rice est une auteure incroyable! J'aime beaucoup son oeuvre et sa manière de percevoir les choses.
RépondreSupprimerPour ce qui est des jeunes qui délaissent Facebook, j'ai su par mon conjoint qu'ils se tournent plutôt sur un espèce d'instagram où les photos ne restent en ligne que 30 secondes (je m'avance sous toute réserve...) leur permettant ainsi de mettre des photos qu'ils ne voudraient pas que leurs parents/employeurs et autres voient (affectés par des substances, habillés de façon innapropriée, etc.) Ce n'est donc peut-être pas si bien qu'ils délaissent Facebook... :S