Coincidence, de J.W. Ironmonger (disponible en français depuis décembre sous le titre Le génie des coïncidences) |
Cette
semaine, j'ai envie de vous parler d'un roman que j'ai trouvé par accident,
acheté par curiosité, lu pour le plaisir. Du pur plaisir, je vous le jure.
Attention,
cependant. Il ne s'agit pas ici d'une grande réflexion sur le sort de
l'humanité, même si certains passages sont assez durs. Amateurs de Zola
s'abstenir.
Attention
aussi si vous lisez ce livre et que vous êtes écrivain; vous allez vous
arracher les cheveux. L'auteur maîtrise mal les jeux de narrateur, il se
substitue même au narrateur, par bouts, pour nous donner un cours d'histoire
contemporaine. L'écrivaine en moi a serré les dents à plusieurs reprises parce
que, tsé, quand t'es traduit, me semble que t'es censé savoir écrire sur le
sens du monde.
Sauf que
voilà. On ne lit pas ce roman pour l'écriture de l'écrivain, même si certains
passages sont vraiment réussis. On le lit parce que c'est le fun en ta...
Le personnage
principal s'appelle Thomas Post, mieux connu comme le Coincidence man. Il est prof au département de philosophie
appliquée à l'université College London. (Pour plus de réalisme, Post possède son
propre site web que le lecteur peut consulter à loisir.
http://thecoincidenceauthority.com/biography-of-dr-thomas-post/)
Le dada de
Thomas Post? Démontrer à tous ceux qui veulent bien l'écouter, que ce que nous
appelons des coïncidences significatives est toujours le fruit d'un hasard
calculable. Bref, c'est le gars le plus terre-à-terre de la planète. Le plus
plate, aussi, sûrement.
Arrive tout à
coup Azalea, une sorte de bohémienne persuadée que sa vie est dirigée par une
série de coïncidences. Ils se rencontrent dans un accident d'escalier roulant à
une sortie du métro de Londres.
À partir de
là, c'est l'amour fou, mais aussi l'opposition philosophique la plus
catégorique. Post la trouve un peu sotte de voir des signes dans les coïncidences.
Elle trouve qu'il manque d'ouverture et de vision.
C'est ainsi
qu'avec Post, nous remontons avec délice et curiosité le fil de la vie
d'Azalea.
Les
descriptions sont savoureuses. Tant celles des personnages que celles des lieux
qu'on visite comme si on y était. L'auteur possède un fin sens de l'humour,
tellement que j'ai ri aux éclats à plusieurs endroits.
Bref, si vous
voulez passer un bon moment, si vous êtes capables de mettre en veilleuse votre
côté écrivain pour profiter d'une bonne histoire, et si, surtout, vous avez
envie de sentir ce qui fait qu'un livre, même bourré de faiblesses et de
maladresses, peut devenir un best-seller, gênez-vous pas.
Il y a une âme dans
ce roman, une âme à laquelle le lecteur n'est pas indifférent.
Disponible sur Numilog
RépondreSupprimerJe te crois que ça puisse être bon (ça semble effectivement drôle de la façon dont tu en parles), mais...
RépondreSupprimerMais pourquoi est-ce que l'éditeur n'a pas travaillé avec l'auteur afin qu'il les corrige ses faiblesses et ses maladresses? Quand je tombe sur des trucs comme ça (des romans pleins de potentiels, mais encore bancals par boutte), je trouve que l'éditeur a été paresseux et profiteur.
Parce que ce livre-là est peut-être un best-seller, parce que l'auteur a une voix, un talent naturel, il a une eu bonne idée, etc, mais si l'auteur n'apprend pas à corriger ses faiblesses, c'est pas sûr que son roman suivant sera aussi bien reçu. À long terme, c'est triste pour l'auteur, non?
Effectivement. Je me disais, en le lisant, que je ne comprenais pas pourquoi l'éditeur n'avait pas pris deux minutes pour montrer à son auteur son problème de narrateur. Après tout, c'était juste son deuxième roman, à cet auteur.
SupprimerC'est en effet triste pour l'auteur.
SupprimerMais n'oublie pas qu'il semble, d'après ce que j'entends parfois, que certains auteurs sont fermement opposés à faire corriger quoi que ce soit. Alors peut-être que l'éditeur voulait tellement le publier qu'il a accepté ce genre de personnalité-là.
Ce qui est encore plus triste pour l'auteur. :P