On a l'air fou. Pendant 24 heures, on s'est excité le poil des jambes avec cet article du Devoir intitulé La «trahison» de deux auteures à succès.
Puis, ce matin (le 30 octobre), La Presse publie aussi son texte sur la grosse tempête.
Si je comprends
bien, Marie Laberge continue de publier en format papier chez son éditeur
habituel, Québec Amérique.
Si je comprends
bien, elle n'a jamais cédé ses droits numériques à son éditeur. (Quel auteur ne
rêve pas d'avoir son pouvoir de négociation?)
Si je comprends
bien, elle va vendre elle-même uniquement ses livres en format numérique. Ses
livres format papier continueront de se vendre en librairie et on pourra
continuer de les emprunter dans les bibliothèques. Seuls ses livres en format
numérique ne pourront être empruntés dans les bibliothèques parce que la loi
sur le livre exige que les bibliothèques achètent leurs livres dans des
librairies agréées. C'est plate pour les bibliothèques, mais il s'agit d'une
conséquence imprévue de la loi servant à protéger les librairies. (!!!)
Si je comprends
bien, son p'tit dernier, Mauvaise foi, vient de sortir en format papier chez
Québec Amérique et est disponible en librairie aussi bien que chez Costco. Et
il ne sera pas disponible tout de suite en format numérique, de sorte que son
éditeur et les libraires et les grandes surfaces vont écrémer le marché du
livre papier et vendre aux bibliothèques.
Partout où son
livre se vend en format papier, Marie Laberge doit faire environ 14% de
redevances (autour de 3.78$ par livre vendu). En publiant elle-même ses livres
en format numérique, elle ne commet pas de geste illégal et ne tourne le dos à
personne. Elle va exploiter un nouveau format d'une nouvelle manière. C'est une
auteure, mais pour vivre de sa plume au Québec, il faut aussi être un peu femme
d'affaires sinon on se fait manger la laine sur le dos.
Que l'auteur qui
ne rêve pas de faire plus de 14% après 25 ans de métier lui lance la première
pierre!
p.s. C'est vrai que la loi sur le livre n'a pas prévu le livre numérique. Mais à ce jour, les intervenants du milieu du livre s'entendaient pour respecter l'esprit de la loi. C'est à dire que les bibliothèques continuaient à s'approvisionner en livres numériques dans une librairie agréée, comme avec les livres papier. Légalement parlant, ils ne sont pas obligés.
Je sais pas pourquoi tout le monde s'énerve : JK Rowlings a fait la même chose. C'est pas fou tant qu'à moi : le problème des livres électroniques vendus directement par les auteurs, c'est que l'écrémage éditorial n'a pas été fait. Marie-Laberge contourne le problème en vendant les livres qui ont déjà été publiés ailleurs.
RépondreSupprimerTant qu'à moi, le seul qui pourrait se plaindre, c'est l'éditeur. Mais j'suis sûre qu'ils se sont entendus.
J'en suis certaine aussi.
SupprimerCela dit, quand les gens vont avoir pris l'habitude de voir les romans numériques accessibles sur les mêmes plates-formes que les livres papiers (Rue des libraires, Amazon, etc), je me demande si ça ne va pas les déranger de devoir aller sur "Marie Laberge point com" pour trouver son dernier bouquin. Je me demande dans quelle mesure elle va perdre des ventes...
RépondreSupprimerTu sais, ils vont taper le nom d'un autre site, c'est tout. Et je suis certaine qu'elle sera facile à trouver pas Google. ;-)
SupprimerOn est en 2013 et il faut évoluer ... Bien que je sois des puristes qui préfèrent la version papier, je sais pertinemment que nombreux sont ceux qui possèdent des livres électroniques et qui ne jurent que par ça! Je ne vois pas le problème!
RépondreSupprimerPour ma part, j'aime l'odeur d'un vieux livre, le feeling de tourner les pages, le vieillissement de ce dernier ... ça lui donne du vécu et en me relisant, je réalise que j'ai presque réussi à rendre ça sexy! :P
Merci de dédramatiser cette histoire... et de montrer que ces auteures ne sont pas de grandes méchantes gourmandes qui veulent s'enrichir au détriment des éditeurs et des bibliothèques...
RépondreSupprimerCeci dit, un chiffre dans votre billet a piqué ma curiosité: 14% de redevances? C'est donc ça qu'ils réussissent à négocier (plutôt que le 10% standard) les auteurs à succès?
Je connais des auteurs de renom avec 14% . Je ne connais personne qui affirme avoir obtenu plus haut. Et quand on regarde la répartition du prix du livre, on voit que l'éditeur n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre. (Je vous cherche une illustration, mais ça doit être parce qu'il est tôt et qu'il me manque un café, je n'en trouve nulle part ;-) )
SupprimerCela dit, il faut avoir mangé des croûtes en titi pour arriver là.
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