jeudi 12 novembre 2015

Les idios kosmos et la littérature

Je vous demande aujourd'hui de lire ce texte avec ouverture, mais aussi de faire preuve d'indulgence envers moi et envers vous-même si vous ne comprenez pas tout de suite où je veux en venir.  Je m'en vais quelque part, faites-moi confiance.


Tout d'abord, laissez-moi vous expliquer le sens du titre que j'ai choisi pour ce billet.

L'idios kosmos, c'est la vision personnelle que chacun de nous a de l'univers dans lequel nous vivions. C'est l'image de la réalité qu'on a dans notre tête, résultat de l'interprétation par nos sens de notre expérience de la vie et de ce qu'on nous en a dit. C'est subjectif au possible. (Idios kosmos sur Wikipédia (désolée, il n'y en a pas en français.))

L'opposé d'idios kosmos, c'est koinos kosmos, l'univers objectif, la réalité sur laquelle tout le monde s'entend.

Vous vous rappelez vos maths de primaire, quand on explorait la théorie des ensembles? Ben c'est drette ça. Imaginez deux ensembles, la vision du monde d'Alice et la vision du monde de Béatrice. La zone commune, c'est le koinos kosmos. (en rose dans la figure ci-dessous)



Mais voilà! Quand il s'agit de l'univers ou de la réalité, le koinos kosmos n'existe pas.

Pour reprendre les mots d'Emmanuel Carrère, dans Je suis vivant et vous êtes morts, sa biographie de Philip K. Dick, le réel est impossible à appréhender directement, puisque filtré par la subjectivité de chacun. Cela signifie que le consensus à son sujet est une tromperie. 

Autrement dit, ce qu'on pense être la réalité est une convention, purement et simplement. Mais c'est aussi une illusion parce que je ne peux jamais être dans la tête de mon voisin pour percevoir exactement sa vision du monde.

Pourquoi je vous parle de ça? Parce que cette semaine, une amie m'a fait parvenir un texte du Guardian intitulé: Middlebrow? What's so shameful about writing abook and hoping it sells? 

Le terme middlebrow n'a pas d'équivalent en français si ce n'est lecteur moyen. À une certaine époque, on qualifiait de middlebrow ceux qui lisaient les livres qu'il fallait pour bien paraître dans une certaine société. On les mettait en opposition avec les autres, les intellectuels qui, eux, lisaient par goût ce qu'ils avaient envie de lire. Et ça adonnait qu'ils aimaient lire ce qu'on appelle aujourd'hui de la littérature littéraire.

De nos jours, on associe le terme middlebrow à une littérature qui explore l'émotion et les sentiments plutôt que l'écriture académique et l'innovation. C'est une autre façon de distinguer le populaire du littéraire.

L'auteure du texte du Guardian est justement une de ces «middlebrows», c'est-à-dire une lectrice moyenne, de la classe moyenne et âgée entre 40 et 65 ans (le middle age, en anglais).

Et je vous jure qu'elle n'était pas de bonne humeur, la madame. Au point de prendre la plume pour écrire un texte d'opinion et l'envoyer au Guardian. En gros, elle dénonçait le fait qu'on méprise ce qu'elle lit et que, par la bande, on la méprise elle pour oser lire ce qu'elle aime lire.

Ses propos me rappelaient des conversations que j'ai eues avec des auteurs dits littéraires, mais aussi certains commentaires reçus sur ce blogue. En lisant son texte, la conclusion m'a sauté aux yeux.

Parce que nous sommes tous prisonniers de notre idios kosmos, incapables de saisir la réalité telle qu'elle est ni de percevoir la réalité telle que perçue par les autres, nous entretenons, dans le milieu littéraire, un dialogue de sourds.

Depuis que je suis devenue écrivaine, le milieu essaie de m'imposer une vision centriste de la littérature. On met la littérature dite littéraire au centre du monde, avec l'étiquette Littérature consacrée, un peu comme on plaçait la Terre au centre de l'Univers autrefois.



Cette vision du monde nous permet de conclure que c'est cette littérature littéraire qu'on doit enseigner, que c'est elle et elle seule qui a de la valeur dans notre société et que c'est à elle seule qu'on doit remettre des prix. Toutes les autres littératures lui sont extérieures et inférieures et constituent ce qu'on appelle la paralittérature. 

Quels sont les principaux critères pour regarder de haut la paralittérature? Elle s'adresse en général au lecteur moyen (l'accent est donc mis sur l'histoire et non sur l'écriture elle-même) et elle se vend assez bien (en tout cas beaucoup mieux que la littérature dite littéraire).

Et comme les planètes dans le système planétaire d'avant Copernic, ces paralittératures gravitent à l'extérieur de la littérature dite littéraire.  Tellement à l'extérieur qu'Emmanuel Carrère a écrit au sujet de Philip K. Dick:  «Il s'était fait à l'idée qu'un obstacle à la fois incompréhensible et infranchissable, comme un champ magnétique, le séparait de cette terre promise, la littérature respectable. »

Alors, après y avoir réfléchi et avoir confronté mes idées à celles d'auteurs qui ne les partagent pas le moins du monde, j'ai une alternative à proposer pour remplacer la  convention littéraire actuelle, que je trouve dépassée.

Premièrement, au lieu de dire littérature littéraire, ou littérature consacrée, ou littérature respectable, ou what ever autre dénomination élitiste, on pourrait faire comme en Europe et l'appeler littérature blanche. (Je ne sais pas à quoi se réfère le qualificatif blanche, mais je soupçonne que c'est en lien avec la sobriété des couvertures).

Au lieu d'en faire le centre du monde littéraire, on n'a qu'à la considérer comme un genre à part entière. Cette littérature blanche a un public bien précis avec une écriture bien précise. Comme n'importe quelle littérature de genre. 

À côté de la littérature policière, de la littérature de science-fiction, etc., il y aurait désormais la littérature blanche. Point à la ligne. Ce n'est pas une question de jugement de valeurs, mais de genre littéraire. 

Ce nouveau paysage littéraire ressemblerait à ceci:


Certains ensembles se recoupent, d'autres se recouvrent complètement, d'autres sont en quelque sorte isolés parce que totalement différents. Aucun ne se trouve au centre de l'univers. Aucun n'est meilleur, ils sont tous différents ou semblables, selon le penchant de l'auteur et les intérêts des lecteurs.

Évidemment, pour arriver à cette vision du monde de la littérature, il est nécessaire de modifier la convention. Ce n'est pas une chose si difficile à faire quand on réalise que cette convention fait partie du koinos kosmos et que ce koinos kosmos n'est qu'une illusion. 

Comme le disait à peu près Héraclite, celui qui croit dur comme fer que sa vision du monde (son idios kosmos) est la réalité dort au gaz. Seul celui qui doute est éveillé.


22 commentaires:

  1. J'ai réfléchit à un autre de tes billets (ou publication facebook, pas certaine), qui parlait de possibilités de prix pour la littérature qui ne fait pas partie de la littérature blanche, et je me demandais pourquoi est-ce que l'industrie n'a pas l'équivalent des "disques d'or" qu'ont l'insustrie de la musique. Donc, une reconnaissance sur le nombre de ventes, pour souligner l'exploit. (pas tout à fait sur le sujet du billet d'aujourd'hui, mais ça faisait un moment que je voulais t'en parler).

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    1. Ce genre de prix est toujours délicat parce que les gens peuvent acheter un livre et regretter leur achat. Il y a un auteur en ce moment qui dépense une fortune en promo pour son premier roman. Je parie qu'il vendra beaucoup de livres, mais cela ne nous dira pas si les gens ont aimé le livre ou non. Ça nous dira seulement que le lecteur curieux a sorti sa Mastercard pour voir de quoi il en retournait. On saura vraiment si les gens aiment ce qu'il fait quand il sortira un autre roman. Si le public se rue à la librairie pour acheter le p'tit nouveau, on pourra conclure que le premier livre était à leur goût.

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    2. Les gens qui achètent des disques peuvent aussi être déçus de leur achat ou n'en aimer qu'une ou deux chansons sur l'album. Même chose pour l'achat d'un billet de spectacle, qui peut être nul à mourir. Ça dépend de la promotion et du bouche à oreille, mais ça reste un indicateur de succès (non un gage de qualité - que le produit soit "grand public" ou "répertoire"!) :)

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  2. Je suis entièrement d'accord et je crois qu'on se dirige vers ce type de définition de la littérature (ici, le terme inclut toute la littérature). Évidemment, certains s'accrochent, mais j'ai bon espoir de croire qu'ils le font justement parce qu'ils voient ces distinctions s'effacer.

    Seule chose que je ne voudrais pas qu'il arrive: les films de "répertoire" (l'équivalent de la littérature blanche que tu proposes) sont un peu la part méprisée du cinéma. Changer le mépris de bord n'est jamais une bonne solution, et j'ai la crainte que c'est un peu ce qui se passe quand on en vient à dire que cette littérature-là c'est pour un public d'intellectuels... Statut qui au Québec n'est pas le bon à avoir en ce moment.

    Je comprends bien que ce n'est pas ce que tu présentes, mais je m'interroge sur cette habitude qu'a l'être humain de mépriser un genre, tout un ensemble, au lieu de simplement comprendre qu'à l'intérieur de chaque ensemble il y a du bon et du pas-bon!

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    1. Je ne pense pas que c'est le statut d'intellectuel qui ne passe pas au Québec en ce moment. C'est plutôt la condescendance que certains intellectuels manifestent publiquement quand ils parlent du peuple. Et grâce à la puissance des médias actuels, chaque incident déplorable est à jamais gravé quelque part dans le cyberespace et facilement retraçable.

      Quant à l'auteur qui écrit pour être lu et compris par des gens qui connaissent ses codes et savent comment apprécier son travail, je ne pense pas qu'il soit un jour méprisé par ma voisine. Elle ne le connaîtra jamais et ne lira jamais ses livres. S'il passe à la télé, cependant, et qu'il dit que ceux qui ne comprennent pas ses livres sont des imbéciles, il y a des chances pour que ma voisine le prenne mal, mettons.


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    2. Je pense que l'on remarque surtout les commentaires qui nous blessent personnellement. Je dois dire que je suis d'accord avec Nomadesse ici: il n'est pas de bon ton d'être un intellectuel au Québec de nos jours. Je crois que c'est ici une question de idios kosmos: on voit le monde à travers notre lorgnette avant tout... Je vois moins de critiques envers la littérature populaire, ni envers ses auteurs, mais je ne suis pas assise dans ta chaise...

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    3. C'est exactement la raison pour laquelle j'ai commencé ce billet avec une présentation sur l'idios kosmos. Impossible de discuter des différentes littératures si chacun n'est pas conscient que son idios kosmos n'est pas le koinos kosmos. Et surtout, s'il n'est pas conscient que le koinos kosmos, qu'il pense partagé avec les autres, n'existe pas.

      Mon point de vue n'est pas la réalité. Voilà pourquoi il faut questionner l'ordre établi.

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  3. Dans les congrès Boréal (haut lieu des "genres" on s'entend), ça fait quand même pas mal d'année qu'on utilise le terme "littérature blanche" pour parler de la "grande" littérature.

    Cela dit, la raison, tant qu'à moi, pour laquelle la littérature blanche est plus étudiée et plus primée que les autres types de littérature, c'est que la littérature blanche a pour unique intérêt de renouveller les mécanismes narratifs et de faire avancer la littérature. Alors il faut bien la décortiquer et accorder des prix aux oeuvres qui tiennent le pari, sinon on ne remarquerait pas les innovations (parce que qui aurait envie de lire 300 bouquins de littérature blanche par an?!? lol!) et on écrirait encore comme au 18e siècle.

    Par exemple, on n'aurait jamais imaginé à l'époque de Dumas de la littérature populaire écrite au "je". Ou avec un "il" qui colle de très près à un personnage. Ces expériences narratives ont été faites par des écrivains de littérature blanche, des universitaires les ont remarqués, analysés, enseignés, des futurs écrivains populaires ont suivi un cours universitaire plate dont ils ont cependant retenu ce détail, ils l'ont adapté à leur type de récit... et voilà, une nouvelle tendance était née en littérature populaire.

    Cela dit, l'idée d'Annie avec les "livres d'or" mériterait d'être exploitée! :)

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    1. J'ai déjà été membre d'un jury pour un prix littéraire et je te jure que l'innovation ne faisait pas partie des critères pour sélectionner le gagnant. Pour te donner une idée, à un moment donné, le président du jury a pris un roman grand public dans ses mains et il l'a mis de côté sans même y accorder une seconde d'attention. Son commentaire: «On ne veut pas de best sellers de 300 pages sur ce prix.»

      C'est ce jour-là que je suis partie en guerre contre le mépris. Et je ne baisserai pas les armes tant que mépris il y aura.

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    2. Cela dit, je n'ai aucun problème avec le fait de donner des prix pour la littérature blanche. Un bon livre, c'est un bon livre. J'ai un problème quand, comme en Estrie, on dit aux auteurs de romans de genre et de romans grand public qu'ils peuvent soumettre leurs oeuvres alors qu'au fond, on choisit un jury avec des critères bien précis pour faire en sorte que seul un roman de littérature blanche puisse gagner. Tous les autres livres servent de faire valoir. C'est certain qu'un prix a l'air plus prestigieux si on dit que 45 livres étaient en compétition. Mais si, en réalité, seuls quatre ou cinq se qualifiaient, disons que le prix perd de sa superbe et pas qu'un peu.

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    3. Le problème dans ce cas, c'est que le prix est annoncé de façon hypocrite. (Et je te comprends de mal le prendre!) Souvent, juste en lisant la description d'un prix ou en regardant les gagnants des années précédentes, on voit le genre de choses que le jury veut lire.

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  4. J'adore ton tableau avec tous les points de couleur: ça représente ma vision de la littérature (et de bien d'autres domaines!) depuis des années. J'aime moins le terme de littérature blanche, mais c'est juste sur le terme que j'accroche, pas sur la signification que tu lui donnes. Parce que littérature blanche, ça sonne à mes oreilles comme étant blanche de peau, or, beaucoup d'auteurs issus d'Afrique, d'Asie, des Amériques et de partout ailleurs pourraient rentrer dans cette catégorie très facilement. Mais j'aime le fait de parler de littérature sans la dire littéraire: toute littérature est littéraire, on dirait juste que le manque de mots nous pousse à utiliser une expression laissant penser qu'il y en a qui est plus littéraire que d'autres fautes des bons mots. Bizarre quand même que de manquer de mots pour parler de quelque chose, alors que la littérature est justement le domaine des mots...

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    1. Ha! Ha! Je n'avais pas pensé à la couleur de peau. Je te rassure, je suis pas mal certaine que c'est en lien avec la sobriété des couvertures. Tsé, on ne trouve pas vraiment de roman de littérature grand public avec une couverture toute blanche. C'est pas très vendeur, compte tenu du public.

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    2. Probablement en lien avec la fameuse collection blanche de Gallimard :P

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    3. En effet, le terme littérature blanche vient de la fameuse collection de Gallimard. Et ça s'oppose aussi au genre "noir", qui n'est pas noir de peau non plus... ;)

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    4. Ouf, t'as juste trop raison Gen! ;)

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  5. Même en changeant le mot, concept, la compréhension du phénomène, changera-t-on les mentalités?
    Même chose en art visuel: art figuratif et art abstrait-actuel-contemporain.

    Ton article passerait-il dans Le Devoir?
    Et si on suppose que les prix (comme les bourses du CALQ?) ne sont attribués qu'à la littérature xxxx, qu'est-ce que ça te donnerait d'en gagner un? Est-ce que tes romans deviendraient "blancs" pour autant?

    Ce qui ne veut pas dire qu'il faut se taire et laisser faire.
    Et si tes livres ne sont pas étudiés à l'université, dis-toi qu'au moins ils sont lus au secondaire où les profs ont plus de latitude.

    Il faudrait que tu en parles avec Michel Tremblay!

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    1. Hi! Hi! Relis mon texte, Claude. Et lis les commentaires en dessous. Je questionne l'ordre établi parce qu'il est hypocrite. Ne rien faire et ne rien dire n'est pas une option pour moi. (La Sorcière te dirait que c'est pas mon genre... :-P )

      Dans le milieu des prix, il n'y a que les GG qui sont transparents. Les éditeurs le savent et ne soumettent pas les romans grand public.

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    2. Ici, faut que j'apporte une précision : je suis la preuve vivante que les bourses du CALQ et du CALC sont prêtes à soutenir les genres, les romans grands publics et les romans jeunesses. (J'ai reçu une bourse pour écrire le deuxième Hanaken) Avec les conseils des arts, tout est une question de comment on présente son projet. Faut leur donner l'impression qu'on va "faire rayonner la culture québécoise ou canadienne" (dixit leurs documents d'information)

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  6. Intéressante piste à élaborer, ma chère. Merci de m'avoir souligné l'existence de ce billet :D

    Je ne veux effectivement pas commencer quoi que ce soit, mais je pourrai parler en personne de l'explication de la littérature comme l'avaient nos maîtres enseignants de littérature ;)

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